mercredi 12 octobre 2016

Treize façons de voir Colum Mac Cann ( roman Irlande )

                             
                   
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                                                    Treize façons de voir 

            Matin d'hiver à NewYork. Peter Mendelssohn, 82 ans, se réveille l'esprit un peu embrumé, rassemble ses pensées et appelle Sally. Elle l'aide à se lever. Il se rend compte qu'elle lui a mis " le costume d'hiver " pendant qu'il dormait. Son amour-épouse Eillen est morte quelques années auparavant. Il la connut adolescent en Irlande où avec la famille Peter est réfugié fuyant les pogroms.
"... Il reconnaît être juif quand il le voulait bien, lituanien la plupart du temps, polonais si nécessaire avec un peu de sang russe..... américain d'une façon générale, européen à l'occasion...... un vrai hybride newyorkais jusqu'au bout des ongles..... " Il regarde tomber la neige, se souvient de la colère d'Eillen toujours attachée à son Irlande où se poursuivait alors une guerre fratricide. Son amour-propre est sauvé, seul dans la salle de bains. Mais, l'esprit alerte du juge  Mendelssohn, chasse les souvenirs, et décrit le passé confondu avec le présent, très lucide dans ses réflexions, jusqu'à 14h 20. Malgré la neige qui tombe drue, il sort appuyé sur sa canne et sur le bras de Sally qui le laisse aux mains du portier du restaurant où il a ses habitudes. Il a, ce jour-là, invité son fils Elliot trader, grand, gros, coureur de jupons impénitent, accroché à son téléphone. Le repas se déroule dans une ambiance délétère. Peter regrette son invitation  pense à sa fille qui fit des études à Berkley  notamment sur l'oeil, thèse sur Alhasen, " ..... La vision est davantage le produit du cerveau que celui de l'oeil...... " et se retire, emportant les restes pour Sally. Mais au cours du repas peu consommé arrosé de vin, Peter conte certains épisodes de sa vie, et se demande à quel moment est-il vraiment né ? Quel événement l'aida à devenir le vrai Peter. Très écrit, Mac Cann est un conteur, les personnages de la nouvelle, 175 pages, sont vivants, la chute, après mainte amorce, tombe " Le ciel dehors est une immense toile grise..... " Les personnages des quatre autres nouvelles sont aussi riches. La dernière, quelques pages seulement, une scène forte, dans une autre l'angoisse d'une soeur en mission enlevée, violée, mordue, échappée, et le violeur retrouvé des années plus tard sous l'aspect d'un homme de paix. Des nouvelles mais se lisent comme un roman, d'un seul tenant.

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