mardi 20 décembre 2016

Le goût des pépins de pomme Katharina Hagena ( roman Allemagne )


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                                              Le goût des pépins de pomme

             Une maison de famille recèle des souvenirs, des larmes, des secrets. A la mort de Bertha, grand-mère d'Iris cette dernière hérite de la propriété selon le testament, les autres biens revenant à ses filles. Iris, bibliothécaire à Fribourg où le goût de la lecture lui est passé remplacé par le travail, hésite en ce mois de juin. Revoir la maison où elle a passé son enfance, assisté à des chagrins d'adultes, joué avec sa cousine Rosemarie si tôt disparue et Mira son amie si noire de cheveux, de maquillage, de vêtements et si pâle de peau l'angoisse. Néanmoins elle trouve les clés qui ouvrent les portes, retrouve l'odeur de compote de pommes, cannelle et muscade, un jardin mieux tenu qu'elle ne pensait et le verger et ses pommiers en fleurs. Quelques pots de gelée de groseilles qui noircissaient lors des drames, " des larmes en conserve ". La maison située dans le nord de l'Allemagne, à Bootshaven un gros village. Inge l'une des tantes d'Iris revenait chaque semaine de Brême où elle travaille pour soulager sa soeur Harriet dans les soins que demandait Bertha, durant les six années où les pertes de mémoire vont s'accentuer. Et l'auteur s'interroge "......  Les gens devenaient-ils oublieux lorsqu'ils avaient quelque chose à oublier ? L'oubli ne tenait-il qu'à l'incapacité de retenir les choses ? Peut-être que les vieilles gens n'oubliaient rien mais se refusaient simplement à retenir ceci ou cela. A partir d'une certaine quantité de souvenirs, chacun devait finir par en être saturé....... " Mais pendant les quelques jours qu'Iris passe dans la maison familiale les souvenirs vont affluer. Acceptera-t-elle cet héritage si pesant. Trois générations se sont succédé dans ces jardins sous le toit branlant du jardin d'hiver, de plus, choquée elle découvre le mot " nazi " peint sur le poulailler. Max, l'avoué l'aide à repeindre les murs du petit bâtiment. Bertha ne pouvait reconnaître les siens, et Katharina Hagena décrit les égarements des personnes perdues dans leur monde. Mira aimait le drame avait quitté le pays à quinze ans et travaille à Berlin, son frère Max aimait la tranquillité il est resté, est l'avoué de la famille. Un lac noir et une écluse aident deux personnages à éclaircir l'horizon. Un jardin, des fleurs et des légumes, des groseilliers qui noircissent lors des orages familiaux et des pommes qui mûrissent en une nuit après les amours heureuses, peut-être. Un très joli livre. Les murs de la maison nous tiennent jusqu'au bout entre leurs pierres.






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