mardi 4 juillet 2017

Le dernier des Weynfeldt Martin Suter ( Roman Allemagne )

Le dernier des Weynfeldt
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                                                             Le dernier des Weynfeldt

            Zurich, une fin d'hiver entre chaleur et temps neigeux. Adrian Weynfeldt richissime homme de goût et de fortune aussi sûre que l'immeuble où il loge au dernier étage propriétaire des autres parties de l'immeuble louées par une banque ( il reconnaît 1 million de francs suisses de revenus officiels ). 54 ans et fils unique de parents industriels il ne connut d'autres vêtements que " le sur-mesure " des knickerbockers de son enfance aux pyjamas monogrammés, deux douzaines un pour chaque jour. Il aurait aimé peindre mais le talent le fuit néanmoins il devint expert en matière de peinture très recherché. Homme d'habitudes, il eut une amie, morte depuis de nombreuses années mais son visage encore présent dans sa mémoire permit à Lorena assez ressemblante d'accepter l'invitation de l'homme de goût assez déshabitué des rencontres féminines. Leonora proche des quarante ans, ancien mannequin, ne se voit guère d'avenir, complètement désargentée, mais personnage pour qui l'auteur a de la sympathie et Adrian ne sait pas trop lorsque brusquement réveillé il aperçoit la femme accrochée de l'autre côté de la rambarde du balcon. Elle dit vouloir se suicider, lui les cheveux emmêlés ne sait comment empêcher cet incident fâcheux. Suter nous entraîne dans l'histoire de ce couple improbable, ce n'est pas un polar et ce n'est pas ennuyeux du tout. Car Adrian est un Candide. Ses amis sont les enfants des amis de ses parents, ils se retrouvent à jour fixe, chaque semaine dans le même restaurant. Mort de l'un, ruine de l'autre. Le jeudi par contre, tous les jeudis avec la régularité qui lui est habituelle, ce sont un scénariste verbeux et sa compagne à qui l'expert en peinture, ignorant le cinéma, sert une véritable rente en attendant un film, peut-être, il y a le peintre qui est un artisan et non un artiste qui copie, et d'autres. Egalement une secrétaire périodiquement boulimique mais excelle dans son travail et apprend à Adrian l'utilité du portable. Quelques semaines  et les petites misères, les bassesses, les vols éclatent au grand jour. Heureux Adrian ? Il avoue n'avoir été et demeurer ni heureux ni malheureux. ".... Toujours encore l'hiver, avec l'avant-goût..... du printemps...... il n'était pas sensible au temps..... le sujet le laissait de marbre : avec un intérêt courtois.... " Leonora vit dans le désordre d'un petit studio, vaguement cornaquée et use de son charme encore vivant pour manipuler qui elle peut. Adrian dans les 500 m2 meublés par les meilleurs designers, dirigés par une intendante sans reproche, déjeuune, seul pour son propre plaisir parfois à " La Mangerie..... macrophotographies stylisées de grains de sel et de poivre..... mais le repas était remarquable..... hormis le sel et le poivre jamais plus de trois épices..... " Et Adrian calme avoue ne pas réfléchir mais prendre les idées au vol. Ainsi arrivera-t-il à résoudre le double problème de l'arnaque et de l'arnaqueur : son ami Baier, le plus vieux parmi ses relations se sachant ruiné a fait réaliser des copies de ses meilleures toiles, des Holder, qu'il vend aux enchères et surtout d'un Valotton ( voir la couverture du livre ) pour lequel il conserve une véritable passion, signé d'une maque particulière au-dessus de la fesse droite. Et dans la ville le foehn tourne à la tempête, Adrian et Leonora conversent "...... - J'ai été à Majorque..... en bateau.....
                                      - Un yacht ?..... Trop de gens sur trop peu d'espace à mon avis. Et pas moyen de ficher le camp. Non, non, le yacht c'est très surfait..... "
            Etre Candide et berner les arnaqueurs sans tomber dans un sombre roman policier tel est le plaisir de ce joli roman, plein de goût par ailleurs.

            

            

            

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