dimanche 13 novembre 2011

Ma vie dans la CIA de Harry Mathews

(France roman traduit de l'anglais par l'auteur avec la complicité de Marie Chaix éd. P.O.L)

New Yorkais diplômé d'art musical à Harvard, Harry Mathews est en France membre de l'Oulipo, auteur de romans et de Perverbes ( Le Savoir des Rois ), on le crut riche, mais il avait travaillé sur deux films et hérité d'une jolie somme de son grand-père, puis il voyagea au Laos, puis un jour de retour à Paris installé rue de Varenne, séparé de son épouse Niki de Saint-Phalle, il apprend qu'à la suite d'un quiproquo il est admis même parmi ses amis qu'il est un espion de la CIA. 

" Vous êtes bien américain ?... " Il dément vigoureusement, ses interlocuteurs sourient. Alors il va jouer le jeu " ... un agent officieux doit fournir une couverture plausible." S'il revient fréquemment sur la vie politique mondiale des années 60 c'est en 1973, année de la guerre du Vietnam, du Watergate, de la mort d'Allende et de l'arrivée de Pinochet , qu'il crée son agence de voyages, qui lui permet d'organiser des circuits qui pense-t-il seront la marque de son esprit tortueux d'espion. La Sibérie. 

Rencontres de personnages mystérieux, d'une femme et de l'amour tantrique, qui lui fait monter les larmes aux yeux, Georges Pérec dont il a traduit un roman en anglais abandonne son scepticisme et l'accompagne dans son mensonge sans y participer, il monte son film et use des lieux telle la place Saint Sulpice . Mélange étrange de poésie et d'espions venus du froid. Vrai ou faux l'auteur voyage et de jolies descriptions de la faune et de la flore. Il possède une maison isolée au-dessus de Villars-de-Lans "Il n'y avait pas de jardin... un climat montagnard... des heures de travail... forcer les pissenlits... poursuivre l'ansérine... extraire les réseaux sournois de vesce de dessous les ancholies et les digitales... 

Mélancholie, les enfants sont partis " Ma maison est un mausolée ".  Marcheur à la cîme du Moucherotte, bien au-dessus de Grenoble à 2000m "... des fleurs tardives... mille-feuilles, casse-lunettes... " .

Toutefois des espions ? hommes malintentionnés le poursuivent il doit abandonner sa maison aux loirs habitués de son grenier qui jouent au ballon avec des noix, et part sur les routes en compagnie d'un berger, de ses 400 moutons, de Madeleine, le cheval, aide-soignant, dormant sous les étoiles. Transhumance et routes de Provence. 

Mais qui est vraiment Mathews Oulipien américain ? La question se pose encore à la dernière ligne de ce faux-vrai roman d'espionnage par un auteur de l'Ouvroir de littérature potentielle. Sourirs, souvenirs, plaisirs, agréable lecture.

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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