vendredi 28 septembre 2012

L'oeil du Léopard Henning Mankell ( Roman Suède )



L'OEil du léopard
                                              L'oeil du Léopard


            Ullvkälla, Suède, village du Norland. Hans Olofson habite un petit logement au bord du fleuve qui descend vers la mer. Un pont réunit les deux rives. Sa mère prit un jour le train qui traverse le pont, partit sans laisser d'adresse. Élevé par son père bûcheron, mais ancien marin souvent perdu dans ses rêves et dans l'alcool. Hans poursuit ses études, peut-être deviendra-t-il avocat, l'avocat " des circonstances atténuantes ".
Un jour un garçon inconnu s'installe près de Hans assis au bord du fleuve armé d'une canne à pêche. Il reconnaît le fils du nouveau juge. Après quelque hésitation " Le plus naturellement du monde ils remontent le chemin ensemble... Hans qui connaît bien le pays, montre et explique. Ils descendent jusqu'au pont... " Les arches du pont hautes, balancées par le vent. Oseront-ils l'escalade et la traversée dangereuses ? Ils poursuivent leur adolescence commune jusqu'à la séparation brutale et imprévue, mais durant toutes ces années ils iront souvent sur l'autre rive retrouver leur amie, un temps moquée, pas fâchée. La femme sans nez. Dans les années 50 une opération du visage est un acte risqué, c'est ainsi que Janine supporte ce trou au milieu du visage. Elle est accueillie au centre communautaire et apprend à jouer du trombone à coulisses. Amitié forte. Au cours de conversations elle cite souvent le nom de " Mutshatsha ". L'Afrique. Hans a 22 ans, il poursuit sans passion ses études de droit à Stockholm et reprend le rêve de Janine. Après un vol de 27 heures à l'heure exacte il atterrit en Zambie. Mankell connaît très bien l'Afrique. Il partage sa vie entre le Mozambique et la Suède. La partie du livre consacrée à la vie des fermiers blancs mourrant de peur ou assassinés, traversant le bush traqués peut-être par le rusé léopard, entourés d'espions perdus au milieu des centaines d'employés noirs, de sorciers. Et surtout le paludisme. Cette fièvre qui torture les esprits. La corruption omniprésente. Confrontation entre la Suède et l'Afrique. Recherche de soi. L'alcool. Les jeunes Suédois boivent beaucoup, de l'aquavit, les Africains les bières. La dépression des femmes et des hommes.
Hans atterrit à Lusaka un matin de 1969. Il restera 20 ans. Sur la défensive, il s'éloigne enfin de Eisenhower Mudenda menaçant sorcier, un de ses contremaîtres, de Luka, il dépose les armes, fusil, revolver. " Ces années qui se sont écoulées tellement vite et qui, sans que j'y sois préparé, m'ont projeté dans la maturité de ma vie. J'ai la sensation de me trouver dans le vide, en apesanteur. Seul mon passeport prouve que j'existe encore... Personne n'est venu à ma rencontre quand j'ai débarqué ici. En revanche je me suis rencontré moi.
Et la seule personne qui m'accompagne ici, c'est encore moi... La pluie fait étinceler le grand avion éclairé par les projecteurs... " Luka lui avait dit " Tu es un mzungu, bwana " L'auteur des Chaussures italiennes ne lâche pas son lecteur. 

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