jeudi 21 février 2013

Anecdotes et Réflexions 12 d'hier pour aujourd'hui Samuel Pepys ( journal Angleterre )



 cambridge
                                                                    Journal
                                                                                                               " 25 fév. "

            Nous deux arrivâmes à Cambridge vers 8 heures du matin et descendîmes au Faucon dans Petty Cury. Nous y retrouvâmes mon père et mon frère, qui allaient très bien. Je m'habillai et vers 10 heures mon père, mon frère et moi allâmes voir Mr Widdrington à Christ's College ; il nous reçut très civilement et fit procéder aux formalités d'admission de mon frère ; cependant que mon père, lui et moi devisions. Cela fait nous prîmes congé. Mon père et mon frère allèrent rendre visite à quelques amis, des Pepys qui sont membres de l'université de Cambridge. Pendant ce temps, j'allai à Magdalene college voir Mr Hill : je retrouvai auprès de lui Mr Zanchy, Mr Burton, et Mr Hollins qui me reçurent on ne pouvait plus civilement; je pris congé en leur promettant de venir souper avec eux, et revins à mon auberge, où je dînai avec quelques autres personnes présentes à la table d'hôte. Après dîner, mon frère se rendit au collège et mon père et moi allâmes voir mes cousins Angier : Mr Fairbrother nous y rejoignit. Nous restâmes un moment bavarder avec eux. Mon père alla s'occuper de ses affaires chez le transporteur et de la chambre de mon frère, tandis que j'allais avec Mr Fairbrother, mon cousin Angier et Mr Zanchy, que j'avais rencontrés à la boutique de Mr Morton ( où j'achetai " Elenchus Motuum ", ayant donné mon précédent exemplaire à Mr Downing lors de sa visite ), aux Trois Tonnes, où nous bûmes pas mal à la santé du roi, etc., jusqu'à ce qu'il fit presque nuit ; puis nous nous quittâmes et moi et Mr Zanchy nous rendîmes à Magdalene College où nous attendait un fort bon souper dans la chambre de Mr Hill ; je suppose qu'ils ont un club. Dans leurs propos, je découvris qu'il ne restait absolument rien de l'ancien formalisme de leurs discours, en particulier le samedi soir. Mr Zanch me confia que de pareilles choses ne se produisent plus jamais de nos jours parmi eux. Après souper et après avoir conversé quelque temps, rentrai à l'auberge ; je trouvai mon père dans sa chambre ; nous bavardâmes un peu; il était très satisfait des activités de cette journée, puis nous allâmes nous coucher ; mon frère partageait mon lit car ses affaires n'étaient pas arrivées par le porteur et il ne pouvait pas coucher au collège.


                                                                                                    dimanche,   26 février 1660

            Mon frère se rendit au service religieux du collège.
            Mon père et moi allâmes ce matin marcher dans les champs derrière King's College et dans la cour de la chapelle de King's College ; nous y rencontrâmes Mr Fairbrother. Il nous emmena à l'église de Butolph où nous entendîmes un sermon de Mr Nichols de Queen's College ( que je connaissais de mon temps, comme ayant un grand succès lorsqu'il menait les débats les jours de remise des diplômes ) sur le texte ! " Car tes commandements sont grands ".Ensuite mon père et moi allâmes dîner dans la chambre de Mr Widdrington : à nouveau, il nous traita très courtoisement et invita deux boursiers chargés de cours à dîner avec nous, ainsi que Mr Pepper, membre comme lui de Christ's College. Après dîner, tandis que nous devisions près du feu, le domestique de Mr Pearse vint me dire que son maître était arrivé en ville ; mon père et moi prîmes donc congé et retrouvâmes Mr Pearse à l'auberge ; il nous dit qu'il s'était déplacé pour rien, car milord avait quitté Hinchingbrooke pour Londres jeudi dernier, ce qui me surprit quelque peu. Ensuite, après avoir pris un verre je me rendis à Magdalene College pour obtenir le certificat d'admission de mon frère, afin qu'il puisse ne pas perdre son année. Dans la cour je rencontrai Mr Burton qui m'emmena jusqu'à la chambre de Mr Pechell qui se trouvait là avec Mr Zanchy ; finalement Mr Pechell, Mr Zanchy et moi sortîmes ; Mr Pechell se rendit à l'église. Zanchy et moi à la taverne de la Rose, et nous restâmes à boire jusqu'à la fin du sermon ; puis Mr Pechell vint nous rejoindre et nous bûmes tous les trois à la santé du roi et de toute la famille jusqu'à ce qu'il commence à faire noir. Nous nous quittâmes alors ; Zanchy et moi allâmes à mon logement à l'auberge, où nous trouvâmes mon père et Mr Pearse à la porte ; je les emmenai tous les deux ainsi que Mr Blayton, à la taverne de la Rose ; je leur offris un quart ou deux de vin, sans leur dire que nous y avions déjà été. Ensuite nous nous quittâmes : mon père, Mr Zanchy et moi allâmes souper chez mes cousins Angier, où je fis apporter deux bouteilles de vin de la taverne de la Rose ; mais comme j'étais ivre je n'eus pas l'esprit de leur faire savoir à table que je prenais ce vin à mon compte, de sorte qu'ils ne m'ont pas remercié. Après souper, Mr Fairbrother qui soupait avec nous me prit à part dans une pièce avec lui et me montra un misérable exemplaire d'un poème sur Mr Prynne qu'il estimait très bon et qu'il désirait que je fasse remettre à Mr Prynne, dans l'espoir qu'en retour il lui procurerait quelque place ; je promis de m'en occuper mais je ris sous cape de sa sottise, bien qu'il s'agit d'un homme qui m'avait toujours témoigné une grande civilité. Après quoi,nous restâmes à bavarder ; puis je pris congé de tous mes amis et retournai à mon auberge. Après avoir écrit un mot pour Mr Widdrington et y avoir joint le certificat, je souhaitai bonne nuit à mon père et John et moi allâmes nous coucher ; mais je restai debout un moment à batifoler avec la fille de la maison à la porte de la chambre ; puis, au lit.


                                                                                                             27 février 1660

            Debout à 4 heures ; après m'être préparé je pris congé de mon père qui était encore au lit, ainsi que de mon frère John, à qui je donnai 10 shillings. Mr Blayton et moi montâmes à cheval et droit sur Saffron Walden, où nous remisâmes nos chevaux au Cerf Blanc et demandâmes au maître du logis de nous montrer le château d'Audley End ; nous avons traversé le parc à pied pour nous y rendre et le gardien nous a fait visiter toute la demeure ; la majesté des plafonds, des cheminées et l'architecture dans son ensemble valaient vraiment la visite. Il nous fit descendre à la cave, où nous bûmes un vin des plus admirables, à la santé du roi. Je jouai un morceau sur mon flageolet, car il y avait un excellent écho. Il nous a montré de très beaux tableaux : deux en particulier qui représentent les quatre évangiles de Henri VIII. Après quoi, je donnai à l'homme 2 shillings pour sa peine et nous nous en retournâmes. En chemin, mon hôte nous fit passer par un très vieil hôpital ou hospice où on entretenait 40 pauvres ; c'était une très vieille fondation et au-dessus de la cheminée, sur le linteau il y avait une inscription en cuivre : " Orate pro animal Thomas bird " etc ; le tronc pour les pauvres se trouvait également placé sur le chambranle de la même cheminée ; il avait une porte en fer et des cadenas ; j'y mis 6 pence ; ils m'apportèrent un verre de leur boisson dans un bol marron bordé d'argent dans lequel je bus ; au fond, il y avait une image de la Vierge à l'enfant exécutée en argent. Puis nous sommes rentrés à notre auberge et, après avoir mangé un morceau et embrassé la fille de la maison, qui était très jolie, nous prîmes congé ; et, par une assez bonne route, mais un temps pluvieux, nous arrivâmes le soir à Eping. Nous y jouâmes aux dames ; après souper et après avoir joyeusement bavardé avec une servante pas très jolie mais hardie, nous allâmes au lit.


                                                                                                          28 février 1660

            Debout dès le matin; nous mangeâmes des harengs saurs pour notre déjeuner pendant qu'on réparait mon talon de botte, mais le garçon me la rendit avec un trou aussi grand qu'avant. Puis, en selle, direction Londres, à travers la forêt ; la route était bonne, à l'exception d'un chemin que nous avons suivi comme si nous traversions une bauge tout du long.
            Nous trouvâmes toutes les boutiques fermées et la milice du régiment rouge en armes à l'ancienne bourse ; parmi les soldats je reconnus Nicolas Osborne et lui parlai : il me dit que c'était une journée d'actions de grâces dans toute la Cité pour le retour du Parlement. A Saint-Paul, je mis pied à terre et Mr Blayton tint mon cheval ; je trouvai le Dr Reynolds en chaire, en présence du général Monck qui devait donner une grande réception à la compagnie des épiciers. Puis, à la maison, où ma femme allait bien, ainsi que tout le reste. Me changeai, puis me rendis chez Mr Crew et ensuite chez sir Harry Wright, où je trouvai milord en train de dîner ; il m'appela et fut heureux de me voir. Il y avait à dîner également Mr John Wright et sa femme, une très jolie personne, qui est la fille de l'échevin Allen. Je dînai avec William Howe et après dîner sortis avec lui acheter un chapeau ( je m'arrêtai en chemin dire bonjour à ma mère ) ; nous achetâmes le chapeau à la Charrue dans Fleet Street, selon les instructions de milord, mais sans dire que c'était pour lui. En nous y rendant, juste en sortant de chez ma mère, nous rencontrâmes Mr Pearse ; il nous emmena à la taverne du Lévrier, et nous offrit une pinte de vin ; comme tous les officiers de marine il dit à nouveau grand bien de milord. Après nous être occupés du chapeau, nous rentrâmes, lui chez Mr Crew et moi chez Mrs Jemima et je restai un moment avec elle. Puis, à la maison où je trouvai Mr Shipley presque ivre qui était venu me voir ; puis Mr Spong vint je montai avec lui jouer un duo ou deux, puis bonne nuit.
            Je ne dis rien, mais je fus quelque peu fâché de l'attitude de Mr Shipley qui a forcé la porte de mon cabinet personnel simplement pour prendre la clef de la porte de l'escalier de milord dont il aurait pu tout aussi bien forcer le verrou plutôt que le mien.


                                                                                                               29 fév.

            Au bureau, puis je pris un verre chez Will avec Mr Moore qui me raconta que milord a été choisi comme amiral par le Conseil et qu'on dit que Monck va le rejoindre à ce même poste.
            A la maison pour dîner ; après dîner, ma femme et moi nous rendîmes à Londres par le fleuve et de là chez Herrings, le marchand de Coleman Street, au sujet de 50 livres qu'il me promet que j'aurai samedi prochain. Ensuite, chez ma mère, puis chez Mrs Turner dont je pris congé ( tout comme ses autres amis ), car elle doit quitter la ville demain avec Mr Pepys pour aller dans le Norfolk. Mon cousin Norton m'a offert un bon verre d'hydromel, le premier que j'ai bu. Chez ma mère , où je restai souper ; elle me montra une lettre que mon oncle a envoyée à mon père, par laquelle il l'invite à venir à Brampton pendant qu'il réside à la campagne. Puis à la maison, et au lit.
            Aujourd'hui milord est venu à la Chambre pour la première fois depuis qu'il est en ville ; mais auparavant , il était allé au Conseil


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