jeudi 7 mars 2013

Beauvoir in Love Irène Frain ( roman France )



                                               Beauvoir in Love

            25 janvier 1947, Simone de Beauvoir arrive à NewYork. L'auteur doit donner une série de conférences aux États Unis dans le sillage de Sartre, sujet : l'existentialisme. Désappointée elle constate que le nombre de ses interventions est réduit comme peau de chagrin. Les raisons lui semblent évidentes, organisation Dolorès, dernière des maîtresses de Sartre elle semble bien implantée dans l'intimité du philosophe et tente de barrer le chemin au Castor. Ainsi Irène Frain nous décrit quelques intellectuels qui environnent le couple Sartre Beauvoir. Un accord les lie, leurs rapports physiques décevants, ils ont des liaisons parallèles, se partagent parfois les mêmes maîtresses. Beauvoir les appellent les contingentes. Le jour de son arrivée une phrase entendue dans son sommeil " Il m'arrive quelque chose - qu'est-ce qui m'arrive ? ". Ce voyage aux USA est-il si particulier ? Est-ce sa première rencontre avec celle qu'elle appelle La Maudite ( Dolorès  ), ou... en fait tout commence à Chicago, repaire de Nelson Algren. A Manhattan lors d'un déjeuner raté Mary Guggenheim maîtresse de l'écrivain américain propose à Beauvoir de le rencontrer lors de son passage dans cette ville dont elle veut connaître les bas-fonds. Chicago, les bas-fonds, les miséreux et les bars Algren les connaît bien. Leur rencontre fut ce que l'on sait, pour qui a  lu les lettres de Simone à Algren. Irène Frain décrit avec minutie les vêtements que porte la Frenchie, sa coiffure, ce chignon relevé qu'elle n'abandonnera que pour le bandeau, le son de sa voix, ses transformations, Simone pour l'Américain elle redevient le Castor lorsqu'elle reçoit les lettres de Sartre à qui elle répond décrivant par le menu son aventure. Du logis, modeste de Wabansia, tout jaune, où Castor elle refuse de partager les tâches ménagères, aux matches de boxe, puis retour très alcoolisé et grosse colère de Doubleday chat bien-aimé de Nelson, les sentiments s'écoulent dans un fleuve pas tranquille du tout. Algren a connu des jours difficiles, son but dépeindre la misère, les bas-fonds, il l'atteindra peu après, malmené par la critique souvent, son livre L'homme bras d'or " fut primé et adapté par Preminger. Au logis Algren passe et repasse Lili Marlène, à l'extérieur ils courent les boîtes de jazz, à La Nouvelle Orléans. S'il voulut épouser Simone il ne voulait pas d'elle en Castor et n'apprécia pas lorsqu'il s'en aperçut avoir été membre d'un trio et peut-être même d'un quatuor. Irène Frain a écrit un beau livre d'amour à la mesure de ceux qu'elle dépeint, et... déjà lors de sa dernière visite en France Nelson fut déçu de ne plus retrouver Saint-Germain des Prés et ses caves, en France le Marseille du débarquement. Pas nostalgique le roman mais toujours on interroge Le Castor ou Simone... ?

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