jeudi 30 mai 2013

Tout s'est bien passé Emmanuèle Bernheim ( récit autobiographie France )



                                       Tout s'est bien passé


            Chronique d'une mort annoncée, désirée, acceptée. Emmanuèle Bernheim fait le portrait de son père, homme joyeux et volontaire, vif, explorant les expositions, rejetant ou appréciant alors qu'un accident vasculaire cérébral le cloue au lit, un bras inerte, l'élocution difficile un temps inaudible. Il a 88 ans, a subi un triple pontage suivi d'une infection nosocomiale, dont il s'est remis de même " ... d'une ablation de la rate, d'une pleurésie, d'une embolie pulmonaire, et même d'une agression... A chaque fois, la convalescence à peine achevée il partait loin... " Mais ce jour-là se voyant diminué, langé, mangeant " un grand bavoir autour du cou ", il demande à sa fille  Nuèle d'accélérer sa fin. Sans larmes et sans pathos, lucide. " ... Je veux que tu m'aides à en finir.. "  La mère atteinte de la maladie de Parkinson n'éprouve aucun sentiment pour ce vieux monsieur qui de son propre aveu dit : je me demande comment elle a pu me supporter. Alors pour elle et sa soeur Pascale les tribulations vont commencer. Le suicide assisté est interdit en France il leur faut donc s'adresser à une société suisse. Le désarroi des soeurs est indescriptible, malade capricieux vite intéressé par les centres d'intéret habituels à sa vie de toujours il rejette et se passionne pour la vente Bergé Saint Laurent, reçoit ses amis et sa famille avertis de son projet, lorsque les soins et les antidépresseurs apportent une amélioration à son état. Entre espoir d'une guérison et l'obstination du père qui prend toutes ses dispositions, notaire, et se nourrit de friandises et d'une salade avocat-pamplemousse, frites et sole pour ce qui sera sans doute sa dernière sortie. Sa madeleine. L'auteur scénariste écrit son livre avec des détails très précis, quotidiens, la main inerte qui ressemble à une tortue, le pass-navigo resté serré dans sa main alors qu'elle prend un taxi, tout s'organise alors que les soeurs s'interrogent : peut-on demander à ses enfants leur aide pour ce genre d'acte ? Qui l'accompagnera, comment se déroulera le dernier voyage. Tout va-t-il bien se passer, alors qu'une main courante arrive à la clinique. Averti par un anonyme de ce voyage en ambulance vers un but précis, le commissaire veut interroger les deux soeurs. Voyage interrompu ou tout se passera bien ?

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