vendredi 21 octobre 2016

La méthode Schopenhauer Irvin D. Yalom ( Roman EtatsUnis )


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                                                             La méthode Schopenhauer

            Un mélanome découvert sous l'omoplate droite, une vilaine tâche noire qu'il ne peut apercevoir qu'à l'aide d'un double miroir et le monde de Julius s'écroule. S'il ne ressent pas encore physiquement de douleurs, moralement il atteint le fond du désespoir. Néanmoins son médecin et ami lui affirme qu'il dispose d'une année sans déclin. Julius, psychothérapeute, se remet et songe à ses réussites et à ses échecs. Le dossier de l'un de ses patients l'interpelle plus que tout autre. L'échec au bout de trois ans fut cuisant et constaté de part et d'autre. Philip était alors chimiste, avait un bon salaire, était très pointilleux quant à ses dépenses, les horaires, et était addict au sexe. Une addiction qui lui fit compter et noter les noms, numéros de téléphone et leurs préférences dans leurs jeux, tant, célibataire et de fait asocial, il consommait et condamnait sitôt utilisée les jeunes femmes et se trouvait parfois en manque. Julius appelle Philip. Plusieurs années ont passé, et l'homme qui se rend avec réticence au rendez-vous a changé, mal vêtu, il a pourtant toujours ce regard fuyant celui de son interlocuteur. Il est en passe de devenir consultant en philosophie. En quelque sorte psychothérapeute grâce à la philosophie. Philip n'aime que les grands esprits. Peu bavard il aime son soliloque avec Kant, qu'il dénigre, Epictète, et surtout Schopenhauer. Dès les premières lignes lues du philosophe salué à la toute fin de sa vie, l'ex-chimiste s'est senti complètement en osmose avec la pensée et la vie de l'auteur allemand, qui vécut solitaire, et pourtant à un moment très actif sexuellement. Mais après cette rencontre avec Schopenhauer, l'ancien patient de Julius a réussi à se défaire de son addiction. Depuis douze ans aucune femme ne l'a approché. Pour devenir psychothérapeute Philip a besoin du tutorat de Julius, et celui-ci lui propose d'intégrer le groupe qu'il dirige pour tenter d'humaniser les rapports sociaux de son ex-patient. Sept et Julius, une fois par semaine ils se racontent, il y a Gill, Bonnie, Rebecca, Tony, Stuart; Pam et Philip, tous soutenus, surveillés avec bienveillance par Julius, lui-même obligé parfois d'avouer certain secret bien enfoui, comme les autres. Issus de différents milieux, du menuisier au médecin en passant par la femme simple et le professeur d'université. Ils ont des problèmes communs à nous tous. Yalom entrecoupe les chapitres consacrés aux séances bien vivantes par certains épisodes de la vie de Schopenhauer, reconnu dès après sa mort en 1860, partout en Europe. De nombreuses citations émaillent le récit :
            " C'est justement parce que la fatale activité du système génital sommeille encore, alors que celle du cerveau est déjà tout éveillée, que l'enfance est le temps de l'innocence et du bonheur, le paradis de la vie, l'Eden perdu vers lequel, durant tout le reste de notre vie, nous tournerons les yeux avec regret. " Schopenhauer
            " La fleur répondit ; - Malheureux ! Crois-tu que je m'ouvre à seule fin d'être vue ? Je m'ouvre pour moi, parce que cela me plaît, et non pour les autres. Exister et m'ouvrir : voilà ma joie. "
            "......... Pendant des années vous avez vécu comme un reclus...... je vous jette au milieu de ce groupe qui dégage une énergie très forte....... le grand problème c'est cette pulsion sexuelle. Peut-être a-t-elle disparu........ et vous êtes peut-être entré sur les terres de la sérénité testiculaire. C'est un bel endroit........ "






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